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Un livre d'histoire...

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Message par GM Ven 16 Nov - 16:20




1870-1871 Chirurgie et médecine pendant la guerre et la Commune
de Marcel Guivarc'h 2ditions Louis Pariente, diffusions éditions
Frison-Roche, 286 pages, 2006, 36 euros.





Marcel Guivarc'h propose ici une passionnante étude sur le
monde médical pendant la guerre de 1870 et la Commune de Paris. Dans un contexte de nationalisme exacerbé, Napo­léon III avait imprudemment déclaré, le 19
juillet 1870, la guerre à la
Prusse de Bismarck, qui n'attendait que cela et s'y préparait
depuis un moment. En réalité, l'Empereur, manipulé par son entourage, était très
affaibli en raison d'une lithiase vésicale, probable conséquence d'un obs­tacle
prostatique ou d'un rétrécissement urétral, qui entraînait des épisodes de rétention
aiguë d'urine. Les médecins avaient renoncé à pratiquer chez lui une lithotritie
qui aurait permis de broyer les calculs par voie urinaire, jugeant l'opéra­tion
trop risquée en raison de son mauvais état général. Napoléon III partira à la guerre
« tremblant de fièvre, dysurique, incontinent, le pantalon bourré de serviet­tes
souillées d'urine et de sang, souffrant le martyre... » On connaît la suite: le
désastre de Sedan, l'effondrement de l'Empire, la débâcle des armées françaises
et très rapidement le siège de Paris par les Allemands, l'instauration d'un
gouverne­ment provisoire, la terrible capitulation avec la perte de
l'Alsace-Lorraine, puis le soulèvement parisien de la Commune jus­qu'à son écrasement
par Thiers au cours de la semaine sanglante de mai 1871.





Dans cette guerre, l'impréparation des Français est
notoire: ainsi, par exemple, « les lésions des pieds (seront) très fré­quentes
en raison de marches forcées imposées à déjeunes recrues non prépa­rées, sans
chaussettes, équipées souvent de chaussures trop petites, à semelles de carton,
détrempées par la boue et la neige, inutilisables après 2 heures de mar­che,
recrues non instruites des soins élé­mentaires d'hygiène, à l'inverse des Alle­mands
habitués aux rudes climats, chaussés de bottes solides, cloutées, éva­sées en
haut, veillant à l'étape à la prop­reté des pieds avant de les enduire de
graisse protectrice. » L'hiver est rigou­reux, la famine guette et des épidémies
meurtrières se développent dont la variole qui va tuer 15 000 Parisiens pen­dant
le siège de la ville. Les soldats prus­siens, systématiquement vaccinés, n'au­ront
que 261 morts. Ce n'est pas le cas des militaires français qui perdront 23 000
de leurs hommes...


Première grande application de la convention de Genève



Malgré les atrocités commises, un des élé­ments
fondamentaux de ce conflit meur­trier est marqué par l'intervention de la Croix-Rouge selon les
principes de la pre­mière convention de Genève de 1864. L'institution avait été
créée par le Suisse Henri Dunant, qui avait été bouleversé par le spectacle
horrible des blessés à la bataille de Solferino en 1859. La conven­tion avait
proclamé la neutralité des bles­sés, des médecins et de leurs aides, celle des
moyens de transport et des lieux de soins. Elle stipulait que les médecins
avaient le devoir de soigner indifférem­ment les blessés quel que soit leur
camp, leur neutralité étant attestée par l'em­blème de la croix rouge porté sur
leur képi ou leur brassard. Les belligérants ne devaient pas contrarier leur
action, ce qui sera, malgré quelques bavures, assez largement le cas. La Croix-Rouge s'appuyait
sur des sociétés nationales de secours et de soins aux militaires blessés qui,
sans se substituer aux services de santé des armées, formèrent grâce à des
fonds pri­vés des « ambulances de campagne » constituées d'équipes médicales
volontai­res françaises, mais aussi anglaises, ita­liennes, suisses, américaines...
Elles dispo­saient de voitures tirées par des chevaux contenant des lits pour
emporter les bles­sés, ainsi que des tentes pour les abriter et les traiter.
Malgré cela, la mortalité sera effroyable, notamment du fait des compli­cations
infectieuses post-chirurgicales liées au non-usage des règles d'asepsie et d'antisepsie.


L'attitude des médecins sera très honora­ble : la plupart
resteront à leur poste dans les hôpitaux de l'Assistance publique ou dans les
ambulances privées, se gardant d'afficher leurs opinions et se tenant stric­tement
à des soins dévoués aux blessés. Malgré tout, beaucoup d'entre eux vivront des
situations très périlleuses au moment de la Commune lorsqu'ils seront interpel­lés dans les
combats de rue ou systémati­quement suspectés de sympathie pour l'un ou l'autre
camp, notamment lorsqu'ils tenteront d'empêcher le massacre, par les Fédérés ou
par les Versaillais, des blessés hospitalisés. Malgré le drame sanitaire majeur
et le grand dénuement des équi­pes médicales, l'idée d'une neutralité des soignants
avait commencé à s'imposer. Elle marquait les débuts de la médecine humanitaire
en période de conflits.


GM

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Message par Matos Ven 16 Nov - 16:47

Hum, je ne sais pas si il faut en rire.
Si tu veux, je pense que pierre peut te créer une section médecine ou tu peux y mettre toutes tes trucs de médecines.

Et je suis sur que tu pourrais etre le moderateur de cette section.

Enfin, l'essentiel c'est de participer.
Matos
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Message par Baptiste Ven 16 Nov - 17:50

Ton livre a l'air intéressant, mais je ne sais pas si la présentation est de toi ou d'un quelconque commentateur, aussi j'ai du mal à savoir qui critiquer. Mettons que ce soit un vulgaire commentateur.Evil or Very Mad

Le commentaire me paraît très criticable, car il ne résiste pas à l'accusation de mono-causalité, si fréquente dans les milieux universitaires, peu polyvalents, et même ailleurs; par ailleurs il fait preuve de chronocentrisme.

study
La mono-causalité, c'est quand on a tendance à tout expliquer par une cause unique (exemple classique: "le conflit israélo-palestinien est une guerre de religion").
Ici, l'état de santé de l'Empereur en 1870 est très bien décrit (son entourage savait parfaitement qu'il n'avait que quelques années à vivre, et espèrait qu'il tienne jusqu'à la majorité du prince impérial). Mais enchaîner en écrivant "on connaît la suite: le désastre de Sedan" est très réducteur, car cela laisse entendre que c'est cet état de santé qui est à l'origine de tout, ce qui est faux: l'Empereur était bien en droit commandant de l'armée, mais dans les faits ce sont les maréchaux Bazaine et Mac-Mahon qui dirigeaient les troupes, et sont responsables des désastres. tout au plus peut-on considérer que l'état de santé de l'Empereur ne lui permettait pas de tenir convenablement un rôle d'"arbitre". Ce sujet est controversé, mais en aucun cas Sedan ne peut être réduit à une lithiase vésicale.lol!


Pour le chronocentrisme (tendance à considérer l'histoire avec les habitudes de notre époque), c'est assez flagrant dans le second paragraphe. Les épidémies étaient monnaie courante à l'époque, et dans toutes les guerres, jusqu'à la fin du XIXe siècle, il y a eu plus de morts du fait des maladies que des combats. Et puis comparer la situation sanitaire d'une ville assiégée depuis trois mois, qui avait mangé tout ce qui pouvait se manger (à commencer par le zoo de Vincennes au grand-complet elephant ), et qui faisait la chasse aux chats et aux rats pour se nourrir avec celui des troupes assiégeantes, armée régulière approvisionnée, me paraît assez farfelu.cat

Le coup des souliers me fait doucement rigoler: je n'ai pas souvenir que les soldats de la campagne de Russie soient passés chez Channel pour s'équiper Shocked . Oui, les souliers, quant il y en avait, étaient mauvais, mais ce fut le cas pour toutes les armées du monde. En 1940 on se plaignait encore des guêtres dans l'armée française, et même aujourd'hui, beaucoup n'aiment pas la qualité des rangers. Les Allemands, "habitués aux rudes climats" (ça, ça me fait toujours sourire: comme s'il y avait des peuples qui supportaient mieux les températures extrèmes! Non désolé, certains peuvent être mieux équipé, mais ils ne sont pas "morphologiquement" vaccinés contre le froid Wink ), les Allemands, donc, avaient effectivement de belles bottes... dans la cavalerie, ce qui n'est pas la majorité. Et le bête fantassin? Des souliers, comme tout le monde! Sad (et puis, soyons sérieux, vous vous voyez faire 50 km par jour en bottes?). De plus, la situation est quand même différente, entre une armée allemande victorieuse et bien équipée, et les réserves tirées de l'arrière-ban français à partir de septembre. Les premières armées françaises étaient bien mieux équipées, mais elles ont été faites prisonnières dès le mois d'août.Evil or Very Mad


Voilà, voilà (je n'ai rien à dire sur l'action des médecins). Pour conclure, ton bouquin a l'air bien documenté, mais l'auteur (et/ou celui qui a rédigé le commentaire) ressemble beaucoup à l'un de ces braves gens qui croient avoir inventé la poudre, parce qu'ils ont fait une découverte qui peut avoir une légère influence sur les évènements. Les Français n'ont pas été battu parce que Napoléon III s'était arrêté pisser, et s'il est vrai que l'armée était mal équipée, ce sont à mon sens davantage les 1800 canons français arriérés contre 2500 allemands modernes, la faiblesse du stock de munition, l'absence de fusils modernes en nombre, que le manque de souliers qui ont provoqué la défaite (et surtout, surtout la faiblesse de commandement de l'état-major en août).Crying or Very sad

Mais bon, c'est un défaut commun aujourd'hui que de prendre sa discipline pour la cause de tout. Merci quand même de ta présentation!


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Message par GM Ven 16 Nov - 19:47

J'ai pris ça sur la revue du praticien (La revue pour les étudiants en médecine), le livre avait l'air d'être pas mal..

GM

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Message par Baptiste Ven 16 Nov - 19:55

Il est peut-etre bien, mais le commentaire est pourri.Wink
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